Juste avant d’entrer dans le monde de l’entreprise chez mereo, mon équipe a été sacrée championne d’Europe universitaire de handball.
Cette expérience est pour beaucoup dans la motivation très profonde qui m’anime aujourd’hui à transformer les organisations.
Plus que le titre sportif en lui-même, c’est tout le parcours vécu avec ce groupe qui représente pour moi l’aventure collective la plus aboutie (en termes d’apprentissage, de développement, de plaisir, de bien-être, etc.) que j’ai vécue. C’est aussi à titre personnel une expérience d’une richesse que je ne saurais décrire simplement avec des mots.
Une équipe sans entraîneur, sans coach, une équipe faite d’amis (mais pas seulement), un groupe de jeunes peut-être doués d’une intelligence particulière dans ce milieu : l’écoute. Pas l’écoute pour répondre mieux et plus intelligemment qu’un autre, mais l’écoute pour sentir et comprendre (au pire faire plus drôle). Et si la qualité d’écoute de mes copains n’a en soit rien de surnaturelle (ce sont des sportifs virils 😉), elle est, d’une façon rare, infiniment supérieure à celle que j’avais pu vivre dans d’autres groupes.
Cette écoute permet à chacun de s’exprimer entièrement avec joie et enthousiasme, mais aussi de réguler les prises de pouvoir, même très subtiles, qui déséquilibrent l’équipe. Le groupe dans sa globalité veille à cet équilibre et recadre avec bienveillance toute tentative d’imposer un enjeu plutôt que l’autre, ce qui peut parfois être fait de façon maladroite. Chaque expression égotique (nous appelons ça la « testonite ») est dégonflée instantanément par un humour d’une créativité débordante. Nous avons nos rituels, dont l’un célèbre joyeusement les comportements les plus maladroits et drôles. Les joueurs sont responsables de leurs états d’âme et ne doivent pas les imposer aux autres, au risque d’être rapidement nominés, voire vainqueurs, lors de l’une de nos cérémonies et de devoir porter le symbole de l’autodérision (généralement une pièce d’accoutrement hors-sujet ou autre idée créative). Je dois avouer avoir un beau palmarès à ce petit jeu 😊. En quelque sorte, nous célébrons les échecs, nous en faisons des fêtes collectives, nous nous protégeons des supermen.
Lors de nos voyages, nous avons deux objectifs en commun : bien évidemment gagner les matchs et le tournoi, mais aussi profiter un maximum de ces temps à voyager ensemble en France ou en Europe. Au fil des compétitions, c’est même ce second objectif qui prend le pas sur le premier. Au début, nous ne faisons pas la fête le premier soir afin de bien lancer la compétition. Mais comme nous perdons systématiquement notre premier match, nous validons finalement la pratique inverse, l’expérience d’abord, la victoire après ; et ainsi nous sommes devenus champions d’Europe.
Cette équipe est et restera extraordinaire sur tous les terrains (je suis ému à l’écriture de ces lignes). Ce qu’elle produit, au-delà d’un résultat en soi exceptionnel (champions d’Europe sans préparation et sans coach face à des équipes redoutables), c’est une forme de magie (excusez le terme, mais c’est difficile à décrire avec des mots), sur et en dehors du terrain. Une énergie qui transcende la réalité, un trait d’union dans l’espace et le temps, une jointure énergétique dans l’instant, ici, ensemble, un pour tous et tous pour un, pour faire des choses impossibles, intenses, relâchées, oscillatoires, jouissives et drôles.
Chaque occasion qui nous réunit est spéciale, cette qualité ne disparaît pas, elle mûrit, évolue, et se diffuse hors du groupe. J’ai pour cette équipe et ses membres une confiance et un amour inconditionnels. En écrivant ce mot, inconditionnel, je me suis arrêté quelques secondes pour en prendre la mesure, voir si ce n’était pas un peu trop, et je peux dire, au terme de ce temps, que non. J’aime et j’aimerai cette équipe et ses membres quoi qu’il advienne. Ce n’est pas une promesse, c’est juste une certitude qui est là au fond de moi et qui génère un incroyable sentiment de bien-être.
Ce sentiment a fait naître en moi le germe d’une envie folle : passer ma vie à kiffer avec les autres. Car si ces expériences sont d’abord rares et fugaces, elles sont possibles partout, j’en suis convaincu. Cela est devenu une mission : recréer cette expérience partout où je vais, faire goûter ce qui est pour moi (pour le moment) la plus belle chose que j’ai pu vivre que ce soit en couple, en famille, avec mes amis ou au travail. Je suis infiniment reconnaissant à la vie, aux membres de mereo, de Prisme et d’Open Opale qui me laissent entrevoir la même chose dans cet espace inattendu qu’est l’Entreprise.
Mereo est pour moi la preuve vivante que cela est à la portée de tout le monde, aux endroits même qui n’étaient pas prévus pour. Cela ne vient pas sans une profonde transformation, mais elle fait partie de notre ADN, elle est ancrée en chacun de nous et nous attire tel un aimant !
Prisme me fascine par son foisonnement créatif, sa bienveillance et son engagement social, cette capacité à se réinventer et se développer sans jamais me perdre.
Open Opale est une communauté que je sens proche de mon équipe de hand à grande échelle, avec une plus grande diversité (il y a des femmes aussi !) et une plus grande mission. Une bande de frères et sœurs dont les rencontres organiques me mettent en joie et en mouvement.
J’ai rencontré sur ma route d’autres voyageurs qui œuvrent, elles et ils sont de plus en plus nombreux. Je rêve désormais d’entrevoir la même chose à l’échelle d’une société, Mereo, Prisme et Open Opale me donnent l’élan d’y croire profondément, la route sera longue mais je le sais, elle sera belle !
